Voir un ami pleurer
« Voir un ami pleurer » est une chorégraphie de groupe basée sur le travail de stage de Marielle Morales, danseuse et chorégraphe de contemporain. Les danseurs y travaillent leur rapport au sol et la possibilité d’improvisation : de ces années de stages et d’apprentissage du corps est né ce ballet.
Voir un ami pleurer est une construction sur l’intimité, sur la fragilité de l’autre et sur le rôle d’écoute qu’on peut apporter à celui qui perd pied. Cette notion d’écoute est primordiale en danse, on écoute les autres danseurs, la musique, les respirations : cette chorégraphie évoque ainsi cette compassion et cette symbiose possibles.
Ce ballet dans la lignée de l'ouverture "unisson" est interprétée sur la musique d'Arno voir un ami pleurer.
"Bien sûr il y a les guerres d'Irlande, et les peuplades sans musique. Bien sûr tout ce manque de tendre, et il n'y a plus d'Amérique". "Bien sûr l'argent n'a pas d'odeur, mais pas d'odeur vous monte au nez". Bien sûr on marche sur les fleurs, mais voir un ami pleurer. Bien sûr il y a nos défaites". "Et puis la mort qui est tout au bout, le corps incline déjà la tête, étonné d'être encore debout". "Bien sûr les femmes infidèles et les oiseaux assassinés". "Bien sûr nos coeurs perdent leur ailes, mais voir un ami pleurer".
"Et tous ces hommes qui sont nos frères Tellement qu'on n'est plus étonné Que par l'amour ils nous lacèrent Mais voir un ami pleurer."
Ce ballet retrace la fraternité. Il rassemble les danseurs qui sont des amis, et les rubans bleus qu'ils portent sont leurs larmes.
© Photographies Frédérick Madsen
A coeur ouvert
La chorégraphie « A cœur ouvert » évoque la force de l’espoir et la combativité. Une danseuse subit une chimiothérapie pour un cancer du sein en pleine jeunesse et l’autre danseuse a perdu son jeune frère accidentellement en pleine jeunesse. C’est par la danse qu’elles expriment leur pleine joie de vivre et leur envie de s’apaiser. Elles gardent la tête haute car l’autre aide à la relever. Ce duo basé sur l’émotion est une part autobiographique, elles dévoilent leur entraide et leur courage ensemble, c’est main dans la main qu’elles traversent leur propre enfer. Le courage se tisse avec l’autre, et par ce jeu de miroir, elles se livrent à cœur ouvert, emplies de passion et de feu sacré, habillées de rouge. "A travers les intempéries, les mauvaises passes, les jours d’ennui, pense à moi, pense à moi, si t’en as envie. Je ne sais plus où courent tous ces gens, mais c’est sans doute… très important pour y passer, y passer autant de temps". "Moi j’me suis mis dans un jardin, à cultiver les fleurs du bien, pense à moi, pense à moi si t’en as besoin; tu vas croire que c’est encore loin mais c’est juste au bout d’un chemin et là, tu reconnaîtras, les fleurs du bien…" "Je sais bien que le monde est grand, et qu’il faut regarder de l’avant…mais pense à moi, pense à moi si t’en as le temps". " J’te dis ça, autant que j’en rie puisque les mots n’changent pas la vie, pense à moi, pense à moi si t’as envie;je sais à peu près c’qui m’attends et même après quoi courent les gens, je… ne vois plus, ne vois plus rien de très urgent". Ce duo a remporté le Deuxième Prix du Concours Uppa de Bayonne le 31 mars 2007. Il a aussi remporté le Prix Spécial de la Ville de Bayonne, Coup de Cœur du Jury.
© Photographies Frédérick Madsen
Accorde
© Photographies Frédérick Madsen
Ame en chair, amants chers
Cette chorégraphie « âme en chair, amants chers » est un travail sur le rapport à l’autre, sur les amours interdites : comment vivre la beauté d’un amour éphémère et voué à être caché et mis en sourdine ? Comme le chante Damien Saez, l’autre est celui qui nous sauve et nous perd en même temps « Dans le cri de la nuit qui nous détruira, je n'ai peur de rien, quand tu es là ».
Ce ballet est un oui à la jeunesse, un hymne à la passion, déchirante, envoûtante contre laquelle on ne peut lutter.
Les danseurs habillés de noir symbolisent les âmes qui s’abandonnent sur le drap blanc, véritable page blanche où tout reste à écrire.
C’est une chorégraphie construite sur le rapport amoureux ambigu entre les êtres et sur la métaphore de l’écriture, comment écrire son histoire et avec qui l’écrire…
"Sur la piste décollent les chevaux enragés. S’emballent et puis se collent les lèvres empoisonnées. S’unissent les venins et nous ne faisons qu’un. Vérité du sacré. Tu me donnes la clef."
"À l’anarchie des corps. Tu t’élèves et tu brûles. Tu gémis au secours. À la mort, à l’amour. À l’amour, à la mort. Toi tu cherches le jour". " Dans le cri de la nuit qui nous détruira, je n’ai peur de rien,
quand tu es là". "Du céleste s’éteint ma bouche. Aller vers toi ! Du parfum le désir que j’aime. T’étais là, Seule au bord du ravin, tu me dis «On y va?» Toi contre moi, Moi contre toi."
Le drap blanc symbolise le drap des amants mais aussi le linceul car l'amour est à la fois grandeur et souffrance.
Le blanc reflète la lumière, c'est un peu la longue page blanche où chacun va écrire son histoire, les danseurs représentent les écritures noires, parfois géométriques, parfois rondes.
« Rien que toi, rien que moi, fait de fièvre et d'envie, dans la suie on se noie, assoiffé d'interdit, rien que toi, rien que moi au sein de l'incendie, je t'invite au combat et toi, tu me dis oui ».
Le drap blanc est à l'image des nuits blanches des amants, les blancs laissés dans un texte comme des silences, la toile blanche du peintre, une demande de trêve comme un drapeau blanc brandi.
© Photographies Frédérick Madsen
Laisse Enciel
Cette chorégraphie tout en bleu se base sur le poème d'Enciel
" Laisse Enciel ". Elle est dansée sur Ruska d'Apocalyptica. La jeune femme sur la chaise représente l'âme et la jeune femme sur scène représente le corps qui se bat contre la maladie. C'est une chorégraphie créée spécialement pour ce spectacle pour la Ligue contre le cancer puisque la danseuse est en plein traitement, (au moment du spectacle elle est en radiothérapie). Elodie jouera un rôle majeur dans la chorégraphie Laisse Enciel, elle représente l'âme qui tente de s'affranchir des méandres du corps. Elle est debout sur une chaise, immense, avec une robe bleue qui touche le sol, elle porte des paons bleus sur les épaules et à la fin de la chorégraphie, elle jette des plumes bleues sur Céline en lui murmurant à l'oreille " laisse Enciel, laisse Enciel".
Je fusionne avec le bleu du ciel,
cet azur unique et j’en oublie les bleus à l’âme
et le blues de certains soirs.
Mon corps a eu des bleus aussi
mais Enciel les transforme en contes bleus,
en bleuets ou en saphirs.
Quand j’ai une peur bleue de souffrir,
je m’habille de ciel bleu et d’or bleu,
je deviens océan et nuage à la fois
et la peur s’enfuit, noyée.
C’est vrai, je me suis fait avoir comme une bleue
par la maladie mais elle va s’incliner
devant notre force,
le crabe ne se mesure pas à l’océan
il s’y soumet.
Je crée des papillons bleus,
de l’encre bleue pour écrire sur les lacs,
des myosotis, des martins-pêcheurs
ou des baleines bleues et je vais mieux.
Je sais que je vis sur la planète bleue
et je veux y vivre encore longtemps.
Face à la tristesse, aux doutes
ou aux peurs bleues,
je me répète « Laisse Enciel,
laisse tout cela de côté, laisse Enciel »
et je me tourne toujours plus vers l’essentiel.
© Photographies Frédérick Madsen
Transcendanse d'un combat
« TranscenDanse » est une chorégraphie basée sur la combativité face à l’irrémédiable. Ce solo est un hymne au courage quand il faut affronter la réalité du corps et le temps qui joue contre nous. C’est à travers la danse que le danseur a choisi de se battre et de s’exprimer – il transcende par la danse, voire même c’est une forme de transe en danse qu’il veut atteindre. L’art nous sauve. Ce solo rappelle que nous menons tous nos propres combats et que certains sont des luttes contre la mort et la souffrance. C’est cette famille de la danse que nous avons créée qui nous permet de poursuivre ce cheminement vers la force. A la fin du solo, la danseuse en rouge qui ressemble au danseur lui aussi en rouge est son double féminin – ils mènent tous les deux leur combat pour la vie et pour la sérénité, c’est ensemble qu’ils y parviendront. Les plumes rouges incarnent l’idée que dans tout combat on y laisse des plumes mais aussi que dans tout combat les ailes s’ouvrent plus haut et plus fort. Ce solo a remporté le Troisième Prix du Concours National de Bayonne le 31 mars 2007 dans la catégorie solo contemporain. Le danseur Florian lors de ce concours a été repéré par Rudy Brians pour rentrer dans une grande école à Montpellier.
© Photographies Frédérick Madsen
Bouquets de nerfs
© Photographies Frédérick Madsen
Tu me réfléchis
Cette chorégraphie présente trois couples très androgynes. Le but de cette création est de souligner l'ambiguité entre hommes et femmes.
Les danseuses ont toutes les cheveux courts pour mettre en valeur cette étrange ressemblance.
Ce ballet se déroule sur une reprise par Miss Kittin de 3eme sexe d'Indochine - "maquillé comme mon fiancé, garçon, fille l'allure stupéfiante, habillé comme ma fiancée [...] Et on se prend la main, une fille au masculin, un garçon au féminin".
© Photographies Frédérick Madsen
Années folles
C’est aussi un hymne à Joséphine Baker à qui on reprochait «Mais comment avez-vous osé entièrement nue, danser comme une sauvage ? »
Cette chorégraphie, avec sa représentation de la foule dansante, incarne cette joie folle, folle, folle dans ces années folles, ce bonheur, cette exubérance.
Toute sa vie, Joséphine Baker aura eu à lutter contre des préjugés raciaux mais sa persévérance et son courage sont salués par tous : elle fait figure aujourd'hui de « grande dame » et d'exemple d'intégration par l’art. Cette chorégraphie basée sur des rythmes actuels hip-hop, ragga et autres styles est un hymne au délire et à la tolérance.
© Photographies Frédérick Madsen
Encore
Ce quatuor « encore » est inspiré de la dynamique du travail de la danseuse et chorégraphe Sylvie Guillem et « The Ballet Boyz ».
C’est une construction alternative de solos, de duos, de trios et de quatuors.
Cette chorégraphie évoque l’envie d’encore – encore danser, encore vivre, encore sentir le vent, encore se trouver jeune, encore guérir, encore chanter, encore se retrouver et surtout ne pas mourir encore.
Les nombreux portés de ce ballet retracent l’envie d’être porté par l’autre, aidé, soutenu, embrassé, cajolé et admiré.
La musique, au demeurant froide et répétitive, laisse place aux battements de cœur et aux respirations comme pour rappeler que si nous dansons encore, nous sommes encore en vie.
Encore tourner.
Encore se porter les uns les autres.
Encore être renversés.
Encore des bras à lever vers le ciel.
Encore des ressemblances à retrouver.
Encore soutenir l'autre.
Encore danser, danser et danser encore.
© Photographies Frédérick Madsen
Eh toi l'ange
Le solo « eh toi l’ange » est un hommage d’une petite sœur à son frère disparu trop tôt, accidentellement emporté en pleine jeunesse.
Ce solo est un hommage intense à son frère, à cette étoile qui brille malgré la noirceur du destin, à cette étoile-ange qu’elle appelle « eh toi l’ange ».
La danseuse commence dans un carré noir qui symbolise le deuil, elle est drapée dans ce volume noir et cherche à en sortir, elle danse malgré ce tissu noir qui l’enveloppe et cache ses mouvements.
Aidée par la danse et le chant, petit à petit, elle tente d’échapper à ce deuil : sa chorégraphie alterne entre chutes et envols comme si s’affranchir du chagrin n’était jamais acquis.
Soudain, aidée par la voix qui chante et qui la guide, elle sort de son cocon noir et se transforme en elfe épurée, blanche, ailée. Elle vient d’atteindre une forme de paix et de lumière au-delà de la tristesse.
Les paroles du morceau choisi évoquent cet ange « dans les bras de l’ange, loin d’ici, dans les bras de l’ange, tu retrouveras la douceur ».
Ce solo a remporté le Second Prix au Concours National de Bayonne le 31 mars 2007 dans la catégorie solo contemporain.
© Photographies Frédérick Madsen
Ensemble
Ce ballet final est un hommage à la complicité entretenue depuis plusieurs années avec notre professeur de danse Josie Bertrand.
Tous habillés de blanc, nous lui donnons toute notre affection, se posant comme ses propres enfants.
Cette pièce s’intitule « ensemble » car nous avons traversé ces années ensemble, dansé ensemble, surmonté les moments difficiles ensemble et donné naissance à une belle famille de danse ensemble.
Regarde nous dans la lumière, tous en blanc, épurés, c’est pour toi que nous dansons cette dernière danse.
Comme des lumières de bougies, nous voulons rendre grâce à sa joie lumineuse et célébrer sa confiance en nous et son amour pour nous.
Rassemblés.
© Photographies Frédérick Madsen
Aerobic à Nairobi
© Photographies Frédérick Madsen
Echange
Figures blanches et figures rouges se rencontrent
Sous des boules lunaires de même couleur
Les danseuses se tendent la main, se cherchent
Elles s'expriment en duo dans une foule en mouvement
Elles peignent un double tableau en monochrome.
L'espace de l'affleurement, du porté et de l'écoute
Se transforme en danse collective.
Elles échangent leurs bras et leurs regards,
Elles échangent leurs visages et leurs couleurs.
Tous les bras ensemble, tous les sauts ensemble
Les approches du sol ensemble, les relâchés ensemble.
Après l'échange des soleils, l'échange des figures
Le tableau se fige en femmes à genoux
Et le soleil vient se fixer sur leur ventre
Comme un hymne au plus bel échange.
Boule soleil zénith avec sa lumière blanche
Boule coucher de soleil avec sa lumière rouge.
Elles échangent leurs places et leurs histoires,
© Photographies Frédérick Madsen
Sauvages
« Sauvages » est une chorégraphie basée sur la force de l’instinct et sur l’énergie primitive. Les cinq danseuses, sur des rythmes africains, se livrent à une forme de combat et de danse rituelle.
Inspirées par le film « apocalypto », c’est la bestialité du fauve qu’elles exploitent dans leurs pas. Elles laissent leur énergie envahir l’espace comme si elles n’étaient pas apprivoisées. C’est ce côté indompté qui leur permet de créer une danse plus brute et féline.
© Photographies Frédérick Madsen
Percussions
© Photographies Frédérick Madsen
Enchainés, déchainés
© Photographies Frédérick Madsen
Des framboises au bout des doigts
© Photographies Frédérick Madsen
Crépuscule
© Photographies Frédérick Madsen
Vaste
© Photographies Frédérick Madsen
Ton horizon est le mien
Regarde moi bien, accroche ton regard au mien
Nous nous ressemblons comme deux plumes au vent
Nous avons le même chemin inscrit dans nos veines.
Ecoute mon souffle, je respire comme toi
Des milliers d’étoiles nous ont envahies ce soir.
Je glisse ma main sur ton visage pour effacer tes larmes
Je les conserve au bout de mes dix doigts
Et je dessine des paysages liquides avec tes sanglots,
Ils se remplissent alors de soleil et de champs de jonquilles.
C’est ensemble que nous sommes des âmes fortes
Ne laisse personne t’inventer une différence
Tu es mon double et j’en suis sûre tu me ressembles.
Illusion d'osmose
« Illusion d’osmose » est une chorégraphie sur le couple – apparaît d’abord sur scène le couple imaginaire, coloré, poétique et enfantin capable d’osmose, ce couple danse en silence et représente l’espace du rêve.
Avec la chute bruyante et soudaine du couple en noir, plus sobre, nous entrons directement dans la réalité et la musique commence. Basée sur un rapport charnel et mystérieux, cette chorégraphie se marque par la complicité des danseurs qui osent délivrer leur message plus torturé - le couple en noir tente lui aussi d’atteindre cette osmose.
Il y a une réelle opposition entre le couple coloré et poétique et le couple en noir énigmatique et plus écorché. Quand le couple qui représente l’imaginaire et le rêve revient à la fin, l’autre couple aura-t-il lui aussi atteint l’osmose ou sera-t-elle encore une illusion ?
Guernica
Les danseurs vêtus de noir se ressemblent
Ils portent au bout de leur bras la guerre
Et tout son cortège de souffrances.
La chute et l'envol se dessinent
Entre toutes les lignes horizontales.
Deux points de suspension
..
Amour amor
Tu demandes à ton frère de retrouver la lumière
Mais il ne l’a jamais perdue, il l’a sous ses yeux
Toi sa lumière qui danse, qui donne et qui crie en silence
Tout ton amour pour cet absent qui t’inspire,
Toute ta grâce pour ces vivants qui t’admirent.
Petite sœur, ton courage est beau, magnifique même,
Et la trace rouge de ta danse coule encore dans notre sang.
Sirènes urbaines
L'espace du béton et de la ville nous envahit
Dans un désert de ciment, nous explosons à poings fermés,
Nous nous ressemblons à point nommé.
Sous nos capuches, nous avons tant à dire,
Nous tapons du pied en silence, en rage,
Nous avançons, urbaines, le regard soutenu.
Vivre
Ce ballet est le final du spectacle "alunissons, à l'unisson".
Il rassemble tous les danseurs sur scène en rose et blanc, rose couleur de la lutte contre le cancer du sein et blanc couleur de la lumière.
Si nous nous tenons par la main sur scène, c’est pour grandir
Si nous nous élançons toujours plus haut, c’est pour oublier
Si nous roulons les uns vers les autres, c’est pour devenir.
Nous rendons hommage au monde et à ses oiseaux blancs
Nous essayons de ressembler
Aux orchidées qui poussent sur la lune
Roses et blanches, elles sont fragiles et pourtant invincibles.
Tous les violons hurlent notre osmose, notre unisson
Nous nous sommes tous offerts
Pendant quelques secondes d’éternité floue
Pendant lesquelles nous sommes devenus des étoiles filantes
Formant une ligue de mains tendues et de visages lumineux.